Une rentrée sous tension
Par Vincent Puche
Depuis de nombreuses décennies, la rentrée des classes de la finance internationale se déroule fin août dans le Wyoming, lors du symposium de la réserve fédérale du Kansas à Jackson Hole.
Cette année n’y a pas dérogé. Mais alors que l’on s’attendait à un assouplissement de la politique monétaire américaine suite aux dernières publications indiquant une stabilisation des prix à la consommation, Jérôme Powell a refroidi les marchés et a annoncé que la lutte contre l’inflation continuerait d’être la priorité pour la réserve fédérale américaine.
Cette conclusion signifie qu’il est encore trop tôt pour considérer que l’inflation est sous contrôle et que son pic n’est pas encore atteint. La hausse des taux directeurs va donc se prolonger au moins jusqu’à la fin de l’année, voire une bonne partie de l’année 2023.
La Banque Centrale Européenne, dont le conseil de politique monétaire se réunit cette semaine, ne pourra donc que suivre ce mouvement, même au risque d’une probable récession et d’une hausse du refinancement des dettes publiques des pays du sud de l’Europe, comme le souligne Isabel Schnabel, l’une des membres du directoire de la BCE.
Jusqu’où les banques centrales vont devoir augmenter les taux pour juguler l’inflation et revenir à leur objectif de long terme qui reste à 2%? Combien de temps cet ajustement va prendre?
Pourra-t-on faire l’économie d’une récession? Quelle va être l’amplitude de la réaction des marchés face à ce resserrement monétaire? Quid de la soutenabilité des dettes de pays comme l’Italie? Une rentrée définitivement sous tension…