Une étude scientifique pointe les risques liés au rééquilibrage des portefeuilles des investisseurs institutionnels pendant les récessions et les crises financières.
Lorsqu’un investisseur institutionnel choisit une stratégie d’investissement, il détermine la part de ses capitaux alloués dans chaque classe d’actifs : actions, obligations, immobilier, etc…
Cette allocation stratégique est fixée à un temps t mais elle varie dans le temps, proportionnellement aux variations dans le temps de chacune de ces classes d’actifs. Il s’en suit que l’allocation stratégique dérive si aucune mesure de rééquilibrage n’est prise. Le rééquilibrage du portefeuille consiste à une réallocation des capitaux vers la pondération initiale de chaque classe d’actifs.
En utilisant une approche économétrique innovante basée sur le concept de test de ratios de Sharpe modifiés et à partir de données du fonds souverain norvégien de 1998 à 2021, le Dr. Jean-Baptiste Hasse et ses coautrices revisitent l’impact de différentes stratégies d’investissement sur la performance de portefeuilles bootstrappés. De manière plus spécifique, ils testent l’impact de différents types de rééquilibrage sur les performances financières. Leurs résultats indiquent que, contrairement à une idée répandue, les investisseurs institutionnels de long-terme n’ont pas forcément intérêt à rééquilibrer leurs portefeuilles lors de récessions ou de crises financières.
Les conclusions de cette étude se résument en quelques mot : l’hypothèse selon laquelle les investisseurs de long-terme se comportent de manière contracyclique doit être remise en cause. Les implications en termes de stabilité financière sont importantes.
Lien de téléchargement de l’étude:
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/00036846.2025.2486779
Référence pour citation :
Hasse, J. B., Lecourt, C., Siagh, S. (2025) Institutional Stock-Bond Portfolios Rebalancing and Financial Stability: Norway as a case study. Applied Economics.
Verbatim
Dr. Jean-Baptiste Hasse : « La stratégie de rééquilibrage des portefeuilles des investisseurs institutionnels de long-terme ne doit pas être figée. Le rééquilibrage doit être adapté à la conjoncture économique et financière. »