Croissance et carbone : pour le meilleur et pour le pire ?
Par Vincent Puche
La décroissance est-elle inévitable pour lutter contre le réchauffement climatique ?
Cette idée a été popularisée dans les années 2000 et fait encore régulièrement la une des journaux. Ses adeptes considèrent que la croissance économique, calculée à partir du produit intérieur brut, n’est pas souhaitable.
Leur principal argument est que, depuis les années 70, la croissance aurait échoué à faire disparaître le chômage, à réduire les inégalités et à garantir le bien-être des populations… et depuis quelques années, la croissance économique serait également devenue l’une des causes du réchauffement climatique.
Sur ce point, les faits ne vont pas systématiquement dans ce sens. En effet, la Suède, la Norvège et le Danemark, en adoptant au début des années 1990 une politique climatique basée sur la tarification du carbone, ont réussi à réduire leurs émissions carbone tout en sauvegardant la dynamique de leur croissance économique. Depuis 2005, l’Union Européenne s’est dotée d’un système d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre afin de réduire les émissions carbone. Une étude de l’OCDE a montré que cette politique, également basée sur une tarification du carbone, a permis une réduction des émissions sans causer d’impact négatif sur la performance des entreprises.
L’investissement dans des activités de transition est par ailleurs essentiel. L’investissement en R&D l’est tout autant. Cela sera-t-il suffisant? Il est urgent d’accélérer… et d’investir!