Stagflation à l’horizon ?!
Par Vincent Puche
La Banque Centrale Européenne vient d’augmenter ses taux directeurs de 0.75% ce qui ne lui était pas arrivé depuis des décennies.
La réserve fédérale américaine va vraisemblablement emboîter le pas dans les jours qui viennent. L’objectif de ces politiques monétaires restrictives est de contracter suffisamment la demande pour faire revenir l’inflation vers son niveau de long terme de 2%.
Néanmoins, ces stratégies pourraient se heurter à plusieurs écueils : tout d’abord, l’inflation actuelle a été générée notamment par un choc d’offre (goulet d’étranglement suite à la reprise post-COVID et augmentation des prix de l’énergie consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie).
Or, la politique monétaire est peu efficace pour absorber ce type de choc, chocs qui ont par ailleurs des effets très persistants. De plus, le choc de demande négatif généré par les banques centrales va nécessairement réduire la croissance, et peut générer une récession en fin d’année ou l’année prochaine.
Les banques centrales vont donc devoir ajuster leur politique et naviguer entre contrôle de l’inflation et risque de récession. Espérons qu’il ne soit pas déjà trop tard et que le scénario du pire, la stagflation (ralentissement de la croissance et perte de contrôle de l’inflation) ne devienne pas une réalité d’ici quelques mois.