ESG-washing : les promesses n’engagent que ceux qui y croient?
Par Vincent Puche
Existerait-il une différence entre ce qui est dit et ce qui est fait sur le marché de la finance responsable ?
Dans un article scientifique publié dans la revue Risks, des chercheurs montrent qu’il existe une différence significative entre le positionnement ESG de certains fonds communs de placement (marketing de la société de gestion ou label délivré par un tiers) et les scores ESG relatifs aux actifs détenus au sein du portefeuille.
La théorie économique aide à comprendre cette pratique qualifiée d’ « ESG-washing ». Sur un marché caractérisé par un haut degré d’asymétrie d’information, certains acteurs s’en remettent à des « signaux ».
Un « signal » permet à un consommateur de mieux identifier les caractéristiques d’un produit ou service. Qualifier un fonds commun de placement de « vert » ou lui faire attribuer un label « vert » constitue un signal d’un gérant à des investisseurs potentiels… sans engagement de sa part.
La conclusion des chercheurs est sans appel : les investisseurs particuliers et institutionnels doivent se méfier des apparences. Marketing ou labels ne riment pas forcément avec éthique. Enfin, l’asymétrie d’information sur le marché de l’ISR ne peut être réduite que par une régulation adéquate promouvant une vraie transparence de la communication des informations extra-financières.